Le rapport sur l’état de la distribution alimentaire (« The State of Grocery Retail ») est une publication annuelle couvrant trois continents, avec des rapports spécifiques pour l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord. Le rapport de cette année, intitulé « Living with and responding to uncertainty – The State of Grocery Retail 2023 : Europe », s’inscrit dans le prolongement d’un partenariat entre McKinsey & Company et EuroCommerce, conçu pour fournir aux dirigeants une vue d’ensemble du marché et des tendances futures. Pour préparer ce rapport, ont été interrogés plus de 12 000 consommateurs dans onze pays européens et près de 50 dirigeants du secteur de la grande distribution alimentaire dans plus de 20 pays d’Europe.
Pour le secteur européen de la grande distribution, l’année 2022 a été marquée par l’inflation et la sensibilité croissante des consommateurs au prix. Cela a entraîné la plus forte diminution des marges des distributeurs en cinq ans. En valeur réelle, le chiffre d’affaires a chuté de 7,1 %. Alors que les marges diminuent, les taux d’intérêt et les coûts d’investissement augmentent. En conséquence, de nombreux distributeurs considèrent que leur principal défi consiste à trouver les moyens de financer les investissements en matière de durabilité et de technologie, nécessaires pour réduire les émissions de carbone, renforcer leur résilience et stimuler la croissance future.
Le rapport de cette année examine en détail les principales tendances qui façonneront le secteur de la distribution alimentaire dans les années à venir :
- Le comportement des consommateurs en 2023 continuera à refléter une approche prudente, résultant des effets de l’incertitude économique observée ces dernières années. Les volumes de vente au détail resteront probablement stables pour le reste de l’année 2023 en raison du climat économique difficile. Parmi les consommateurs, 53% prévoient d’économiser plus d’argent sur l’alimentation, et la polarisation entre les groupes à revenus élevés et faibles diminue, car tous les segments deviennent plus sensibles aux prix en raison de l’augmentation du coût de la vie.
- La pression sur les marges va probablement intensifier la recherche d’économies d’échelle. Les prix payés aux producteurs, les augmentations de salaires et la hausse des taux d’intérêt continueront d’avoir un impact sur la rentabilité des distributeurs alimentaires. La pression sur les marges se traduit par une croissance des marques de distributeurs, des négociations de plus en plus difficiles avec les fournisseurs et des retards dans le développement de la numérisation.
- La croissance future de la vente en ligne ne devant être que modérée, l’un des principaux objectifs consistera à rendre la vente en ligne plus rentable. Les pure players en ligne ont connu une croissance supérieure à l’inflation en 2022 et certains ont atteint la rentabilité. La livraison de repas croît plus rapidement que l’épicerie en ligne en termes de valeur et de pénétration du marché, et certains acteurs pourraient atteindre le seuil de rentabilité en 2023.
- La technologie et l’automatisation devraient s’accélérer. Les investissements supplémentaires nécessaires dans la technologie sont estimés à 45-55 milliards d’euros jusqu’en 2030.
- Le secteur continuera d’intensifier ses efforts pour accélérer la décarbonation. Le nombre de distributeur européens engagés dans l’initiative Science Based Targets (SBTi) étant passé de 56 à 110 en 2022, le rythme de la décarbonation s’accélère. Les distributeurs ont un rôle essentiel à jouer en collaborant avec les fournisseurs et les consommateurs pour réduire les émissions de scope 3, celles qui ne sont pas directement générées par les distributeurs ou leurs fournisseurs d’énergie (qui représentent environ 90 % de l’ensemble des émissions.)
Plus d’information : https://www.eurocommerce.eu/living-with-and-responding-to-uncertainty-the-state-of-grocery-retail-2023/